Naître dans le coffre de la voiture

Il est dit que certains naissent dans les choux… en voici une qui a choisi un autre lieu pour naître ! Bienvenue Brune !

Le 16 octobre dernier vers 16h est née Brune, notre seconde petite fille.
Sa naissance a été merveilleuse.

Ma préparation à la naissance

Pour cet accouchement, j’avais choisi de me préparer à accoucher sans péridurale. J’utilise le mot préparer et pourtant je n’ai pas la sensation d’avoir du vraiment suivre une préparation, j’ai juste été accompagnée par des personnes qui m’ont dit et redit ma puissance de femme à mettre au monde, et j’ai été bien informée du fonctionnement du corps de la femme à ce moment…(je dois beaucoup à « la naissance en bd – découvrez vos super pouvoirs »)
Je bénéficiais déjà d’une première expérience d’accouchement qui s’était très bien déroulée et je ne craignais pas d’accoucher. Je savais ce qu’était une contraction, mais ayant vécu un premier accouchement sous péridurale, certaines sensations m’étaient inconnues.

Le 16 octobre, nous avions dépassé de 11 jours la date présumée de la naissance. Le gynécologue qui me suivait, je l’avais choisi car je savais qu’il respectait au mieux la nature et patienterait autant que les protocoles médicaux l’y autorisaient (deux semaines en Belgique). J’avais choisi de me faire accompagner par ma sage-femme pour cet accouchement, je savais que je pouvais m’en remettre entièrement à elle pour défendre ma bulle, créer les meilleures conditions pour moi à l’hôpital, qu’elle me donnerait confiance si je doutais.

1 mois avant mon accouchement, j’ai appris en amenant mon projet de naissance à la maternité deux choses qui m’ont dans un premier temps anéanties : que ma sage-femme ne serait pas autorisée à assister à mon accouchement en raison du protocole covid, et que je devrais porter un masque.

Je suis repartie en leur disant que je ne porterai jamais de masque pour accoucher. Ma SF m’a alors conseillé de faire entendre mes besoins, meilleur conseil car c’était en effet la seule chose à faire pour pouvoir me sentir à nouveau maître de mon accouchement.

J’ai ensuite pris rdv avec la SF responsable du bloc d’accouchement, j’ai écrit au responsable des soins infirmiers pour que soit respecté mon projet d’accouchement avec la SF de mon choix. Même sans connaître l’issue de cette démarche, j’en ai ressenti un énorme bien être, j’avais dit que je n’étais pas d’accord, j’avais plaidé pour moi, demandé le respect et pour cela déjà je me sentais puissante. J’ai reçu une réponse positive.

2 choses importantes

Je pense qu’à ce moment deux choses importantes se sont jouées: je me suis sentie toute puissante pour obtenir les conditions de mise au monde que je voulais, mais j’ai en même temps intégré combien le milieu hospitalier nécessitait un combat pour obtenir cela (et je savais que je ne voulais pas devoir combattre quoi que ce soit au moment de l’accouchement).

Le jour J… dans le coffre de ma voiture

Le jour de la naissance, un samedi, mon gynécologue m’a reçu, je ne voulais tellement pas être provoquée par médicaments et nous devions cependant prendre le rdv à l’hôpital pour le lundi qui suivait pour le déclenchement. Il a alors pratiqué un décollement de membranes. Le geste est invasif, mais il l’a fait à ma demande, et avec beaucoup de respect. Je suis rentrée chez moi, j’habite à 30 minutes de l’hôpital où je voulais accoucher. Je ressentais des contractions mais comme c’était le cas depuis plusieurs jours, j’ai patienté, j’ai pris mon temps. Je savais aussi que ce jour-là, ma SF n’était pas là, c’était prévu de longue date.

En 1h, les contractions ont pris une tournure très différente, je ne pouvais plus communiquer, j’étais dans des sensations physiques intenses, nous avons démarré, j’étais dans le coffre de notre Kangoo, sièges rabattus, sur des couvertures, donc assez libre de mouvements. Je me souviens avoir cru mourir, pendant 15 minutes, c’était le temps pendant lequel j’ai lutté avec mon corps pour qu’il attende qu’on soit à l’hôpital.

Puis j’ai repensé en un éclair à cette méditation d’accouchement que Céline m’avait offerte. Mon corps accomplissait son devoir, ce qui se passait là était merveilleux, cette douleur n’était pas une menace, c’était juste mon corps tout entier qui mettait au monde, je devais accueillir ça, je devais sentir combien tout ce qui se passait était d’une évidence et tellement parfait, je me souviens qu’à ce moment la douleur s’est transmutée en quelque chose de presque beau, peut-être pas agréable mais il y avait beaucoup plus de sérénité, de sécurité et d’accord total entre le physique et le mental.

Ça a du duré encore 15 minutes et j’ai senti ma fille naître, sans pousser, mon corps l’a juste conduite, amenée, ou guidée. J’ai demandé à mon compagnon de s’arrêter pour l’accueillir (j’ai du un peu insister, il n’y croyait pas…;-) ) le temps de quitter l’autoroute, il s’est garé, a ouvert le coffre et a accueilli notre fille. C’était tellement simple, tellement évident! Quand j’y repense, je crois mon corps tout entier n’avait pas envie que nous arrivions à l’hôpital, que nous n’y trouverions pas les conditions de naissance qui nous correspondait, sachant ce que je savais (que ma SF ne serait pas là et que les protocoles covid rendait tout plus médical encore, qu’il faudrait se battre pour être respecté…)

Je pense que tout mon corps savait qu’il pouvait y arriver simplement en accueillant ce qui se passait. Si j’avais abouti pleinement la conscience de tout ça quelques instants plus tôt, nous serions restés à la maison. Je me suis sentie si puissante après cette naissance. Je me suis sentie femme forte, à l’écoute de toutes mes potentialités.

Cette sensation ne m’accompagne pas vraiment au quotidien alors je trouve ça merveilleux d’avoir pu y accéder. J’aimerais tellement que toute ma maternité puisse être nourrie de cette même sensation de puissance qui m’a habitée !


Toi aussi tu souhaites vivre une grossesse en conscience pour aller vers un accouchement qui te ressemble ?

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